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Adrien Goetz, baron Gérard, Bayeux, broderie, Cathédrale, cimetière militaire, tapisserie
Certains livres vous donnent des envies de voyage. Malheureusement, on ne peut pas si facilement que cela s’envoler pour la Chine. De temps en temps, il y a heureusement des destinations beaucoup plus accessibles.
Intrigue à l’anglaise d’Adrien Goetz m’a donné une folle envie de visiter Bayeux, probablement lors de la troisième ou quatrième lecture de ce livre…. Et je n’ai pas été déçue en arrivant dans cette ville. Cette dernière a été épargnée par les bombardements de la Seconde guerre mondiale, et a conservé un patrimoine riche et divers. Elle est parsemée de belles demeures en pierre de Caen, un délice pour les yeux, même si la pluie leur ôte un peu de leur chaleur (rien ne vaut un beau soleil sur la pierre de Caen !). J’ai été surprise par le côté très vivant du centre-ville avec son grand marché, ses petites rues commerçantes, ses salons de thé et restaurants. La ville est nettement orientée vers le tourisme, mais ne l’a pas fait au détriment de son âme.
On vient bien entendu à Bayeux pour la « tapisserie de la reine Mathilde » qui est une broderie d’un atelier spécialisé du XIe siècle. Elle est très bien présentée dans un musée dédié, avec un petit audioguide inclus dans le prix du billet. Il vous éclaire sur les différents épisodes qui sont déroulés devant vos yeux. Sans lui, la compréhension serait très difficile. J’ai découvert lors de la visite plusieurs scènes peu connues et tout à fait réalistes, comme celle où les soldats normands récupèrent l’équipement et les vêtements des soldats saxons, les laissant nus sur le champ de bataille…
Venir à Bayeux et ne visiter que ce musée serait un vrai gâchis (cela dit, la météo aidant, vous serez sûrement tentés par d’autres musées). Le musée baron Gérard vaut vraiment le détour. Il est installé dans l’ancien palais épiscopal de Bayeux qui a été adapté et aménagé avec beaucoup de succès pour recevoir ces belles collections. Muséographie très réussie pour vous faire découvrir l’histoire de la ville à travers les âges. La section la plus intéressant est sans doute celle sur la porcelaine de Bayeux. Mais la mise en scène que j’ai adorée est bien entendu celle de la section XVII-XVIIIe. Ces fauteuils suspendus… une vraie mise en scène de théâtre absurde pour un musée très sérieux (reste la question pratique : comment font-ils la poussière dessus ?).
La cathédrale est belle, bien mise en valeur par l’absence de bâtiments adjacents et vraisemblablement une restauration réussie. Le chevet au petit matin sous le soleil est ravissant. Au risque de paraître blasée, je n’ai particulièrement été impressionnée par l’intérieur et la façade. La Normandie est très riche d’édifices gothiques religieux et la cathédrale de Bayeux ne brille pas par une originalité particulière, sauf… dans sa partie romane. La cathédrale d’origine, romane, a une histoire très liée à celle de Guillaume le Conquérant, puisque c’est son demi-frère Odon de Conteville qui a supervisé une partie de la construction et qu’elle a été consacrée en 1077 en présence du roi Guillaume et de la reine Mathilde. Il ne reste pas grand-chose de l’édifice roman si ce n’est la crypte (les cryptes, c’est humide et sombre, je ne m’y attarde jamais, donc je n’ai pas grand-chose à en dire) et les arcs en plein cintre qui séparent la nef des bas-côtés. Ils sont ornés de décors qui évoquent les entrelacs celtes bien plus que le roman du sud de la France. Un peu massif, mais très original !
Dès que le soleil daigne revenir, il faut en profiter pour se perdre dans les ruelles et sortir son appareil photo toutes les cinq minutes pour une devanture rétro, un hôtel particulier cosy, une maison à colombages sculptés, une porte, etc.
Pour finir, avant de partir à la mer qui n’est pas très loin, une petite visite au cimetière militaire anglais s’impose. Entretenu avec un soin méticuleux, il s’agit du premier cimetière militaire que je visitais. L’émotion est très forte devant ces stèles alignées, sobrement décorées et portant parfois un petit mot de la famille du défunt. Ils n’étaient pas bien vieux pour la plupart. En remontant dans la voiture, j’ai écouté un peu Marlene Dietrich. Il n’y a rien à y ajouter je crois.
Sag mir wo die Blumen sind,
wo sind sie geblieben
Sag mir wo die Blumen sind,
was ist geschehen?
Sag mir wo die Blumen sind,
Mädchen pflückten sie geschwind
Wann wird man je verstehen,
wann wird man je verstehen?
Sag mir wo die Mädchen sind,
wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Mädchen sind,
was ist geschehen?
Sag mir wo die Mädchen sind,
Männer nahmen sie geschwind
Wann wird man je verstehen?
Wann wird man je verstehen?
Sag mir wo die Männer sind
wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Männer sind,
was ist geschehen?
Sag mir wo die Männer sind,
zogen fort, der Krieg beginnt,
Wann wird man je verstehen?
Wann wird man je verstehen?
Sag wo die Soldaten sind,
wo sind sie geblieben?
Sag wo die Soldaten sind,
was ist geschehen?
Sag wo die Soldaten sind,
über Gräben weht der Wind
Wann wird man je verstehen?
Wann wird man je verstehen?
Sag mir wo die Gräber sind,
wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Gräber sind,
was ist geschehen?
Sag mir wo die Gräber sind,
Blumen wehen im Sommerwind
Wann wird man je verstehen?
Wann wird man je verstehen?
Sag mir wo die Blumen sind,
wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Blumen sind,
was ist geschehen?
Sag mir wo die Blumen sind,
Mädchen pflückten sie geschwind
Wann wird man je verstehen?
Wann wird man je verstehen?